L'abbaye de jumièges est un des plus anciens et des plus importants monastères bénédictins de Normandie.

Fondée vers 654 par saint Philibert, l’abbaye connaît un essor très rapide. Dès 841, elle est dévastée par les Vikings, dont les raids obligent les moines à abandonner le site pendant presque 10 ans. Après la création du duché de Normandie, Guillaume Longue Epée, second duc, favorisera sa renaissance. Elle ne retrouve vraiment la prospérité de ses origines qu’au 11e siècle qui voit la reconstruction de l'abbatiale Notre-Dame inaugurée par Guillaume le Conquérant en 1067. Charles VII y loge en 1450 et y reçoit Agnès Sorel, morte à Jumièges cette même année. Charles IX y vient en 1563. D’importants travaux sont engagés aux 17e et 18e. Après le départ des derniers moines en 1790, les bâtiments seront vendus comme bien national et serviront de carrière de pierre de 1796 à 1824.

   

   

   

   

    

   

Porterie

Le porche du 14e siècle, par lequel on entre, présente une architecture gothique aux clés de voûte sculptées. L’ensemble du bâtiment a été remanié à la fin du 19e siècle dans le style néogothique.

     

Abbatiale Notre-Dame

S’il ne reste aucun vestige apparent de l’époque de sa fondation, l’abbatiale Notre-Dame, principale église de l’abbaye, en est le fleuron, et un exemple exceptionnel d’architecture romane normande. Elle fût élevée entre les années 1040 et 1060. Sa façade ouest, très imposante, comporte un porche surmonté d'une tribune, et est encadrée de deux tours hautes de 46 mètres. La nef est, avec ses 25 mètres de hauteur, la plus haute nef romane de Normandie. On peut encore voir sur les chapiteaux ainsi que sur les voûtes d'arêtes des bas-côtés les vestiges des peintures dont était ornée Notre-Dame.

   

   

    

   

 

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Eglise Saint-Pierre

Reliée à l’abbatiale Notre-Dame par le passage Charles VII, l’église Saint-Pierre conserve des vestiges de la période carolingienne. Le reste de l’édifice a été entièrement reconstruit au 13e et au 14e siècle. Sur le mur sud, on peut admirer un exemple rare de peinture carolingienne : une figure d’homme représenté en buste.

   

   

   

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Cloître

Le cloître, espace situé au cœur de l’abbaye, desservait les principaux bâtiments de l’abbaye : les églises Notre-Dame et Saint-Pierre, la salle capitulaire, la salle du Trésor, l’ancienne salle de l’hôtellerie et le réfectoire aujourd’hui disparu. Le cloître fût reconstruit dans les années 1530 dans un style mêlant gothique flamboyant et renaissance. Il fut entièrement démonté au 19e siècle.

   

   

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L’abbaye de Jumièges est située au cœur d’un parc clos de 15 hectares, classé depuis 1947. Dans un plan réalisé en 1797. on remarque les aménagements faits aux 17e et 18e :

– au centre, le système de terrasses

– dans la partie sud, nommée Clos de la Vigne, la double allée de tilleulsmenant à la grille dite « d’Agnès Sorel », et le thabor, sorte de butte artificielle Les anciens jardins monastiques ont laissé la place, à partir du 19e siècle, à un parc à l’anglaise conçu pour mettre les ruines en valeur. C’est également à cette époque qu’ont été plantés la plupart des arbres les plus remarquables du parc.

   

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Situé au nord-est des ruines de l’abbaye, le logis abbatial est l’ancienne résidence des abbés de Jumièges. Sa construction débute en 1666, en remplacement de l’ancien logis médiéval situé près de l’église Saint-Pierre et alors à l’abandon ; il est achevé en 1671, date à laquelle François II de Harlay de Champvallon, archevêque de Paris et abbé de Jumièges, s’y installe.

Bâtiment de style classique à trois niveaux et à la haute toiture à la Mansart, le logis abbatial a l’aspect d’un véritable petit château. A la Révolution, le logis abbatial est vendu, séparément de l’abbaye.

En 1946, l’abbaye de Jumièges devient propriété de l’Etat. Malheureusement, dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 août 1974, le logis abbatial est ravagé par un terrible incendie. D’importants travaux de restauration ont été nécessaires après ce sinistre pour rendre au bâtiment sa toiture et sa stabilité, sans pour autant permettre sa réouverture au public.